La Ville du Grand-Saconnex

Un lieu de vie unique

La Ville effraie au premier abord. Forcément, elle est grande, à proximité de l’aéroport et de Palexpo, les grandes artères la marquent sans l’épargner, et pourtant. C’est aussi ce qui fait du Grand-Saconnex un lieu de vie unique, qui mérite d’être reconnu pour ce qu’il est vraiment.

Oui, la ville est un centre de passage névralgique, entre frontière française, autoroutes et aéroport international. Un atout. C’est peut-être d’ailleurs la raison pour laquelle elle est le berceau protégé de grand nombre d’organisations internationales, de l’OIM aux missions permanentes de l’ONU.

La culture n’y est pas en reste. La salle communale des Délices et la Ferme Sarasin proposent des spectacles pendant l’année, sans oublier évidemment l’activité essentielle et vibrante de Palexpo et de l’Arena.

Le salon du livre et de la presse, une exposition sur les dinosaures, ou le concert des grandes stars de la chanson, de Charles Aznavour à M.Pokora, c’est au Grand-Saconnex que ça se passe !

Et en plongeant un peu plus profondément dans la ville on découvre des merveilles comme la coopérative du quartier du Pommier. Les matériaux y sont beaux, les immeubles conçus pour une vie calme et douce, le quartier est une bouchée d’air frais au cœur de la ville. Car la ville est aussi source de vie. Labellisée « Cité de l’énergie », elle contribue activement à la protection de l’environnement : pistes cyclables, éclairage public, recyclage.

Le Grand-Saconnex est une ville en pleine mutation. Sa population a triplé depuis les années 60 atteignant le seuil des 12'000 habitants aujourd’hui. Aussi, la ville cherche à s’adapter aux besoins de chacun. Le Grand-Saconnex prouve plus que jamais qu’il est à l’écoute de son temps.

Rédactrice : Zelda Chauvet

Moments de vie

Grand-Saconnex : la ville qui domine Genève

Sur la rive droite de la rade de Genève, on trouve une très grande étendue constituée de parcs verdoyants. Leur origine remonte à la présence, sur les hauteurs de la ville, de vastes terres agricoles qui furent transformées en de spacieux domaines et villas de maître au cours des siècles passés. Aujourd’hui, la Commune du Grand-Saconnex – qui a fêté ses 200 ans d’existence en 2015 – s’est hissée au statut de ville.

En remontant depuis la gare Cornavin en direction du nord et des crêtes du Jura, et en empruntant la rue du Grand-Pré, on tombe sur le parc Trembley. En suivant la direction du Parc des Crêts, on arrive dans les nouveaux lotissements du Grand-Saconnex. Même si les immeubles d’habitation et commerciaux y ont poussé comme des champignons, on y retrouve un peu le même caractère bucolique dans les grands espaces de verdure qui sont aménagés au pied des bâtiments. En poursuivant son chemin en direction du nord-est, on découvre l’ancien bourg, avec son église et, un peu plus loin, l’ancienne campagne des Délices qui abrite aujourd’hui la mairie et la salle communale.

Un héritage bienvenu pour le canton

Le Grand-Saconnex compte parmi les territoires dont le canton a hérité à la signature du traité de Paris de 1815, garantissant ainsi à la Cité de Calvin une continuité territoriale avec le Canton de Vaud, une condition indispensable pour que Genève puisse être admise en tant que canton au sein de la Confédération helvétique. Le Grand-Saconnex tire son nom de Saconay, une ancienne et puissante famille du Pays de Gex qui y possédait des terres. La position stratégique du Grand-Saconnex en fit le passage des armées durant les guerres qui ébranlèrent la région.

Un château fut construit sur le promontoire qui surplombe la commune, juste à côté de l’église. En 1589, les troupes de Charles-Emmanuel 1er attaquèrent les Genevois dans le Pays de Gex, qui reprirent finalement le dessus et détruisirent une dizaine de châteaux pour éviter qu’ils retombent entre les mains des Savoyards. Celui du Grand-Saconnex en faisait partie. Celui qui perdure sous le nom de Château Pictet a été construit dans un style néo-médiéval en 1880. Il appartient désormais à la commune.

A l’extrémité occidentale du territoire de la commune, le long de l’autoroute, se dresse un autre château, celui du Jonc, qui est attenant à une ferme longtemps exploitée par des agriculteurs. La charmante exploitation bien protégée des yeux des curieux par une forêt se situe au cœur d’une parcelle qui a été morcelée au fil des années, à telle enseigne qu’il ne reste plus que 3 hectares de terrain contre 33 encore au début du XXe siècle.

Une véritable plateforme multimodale

Le Grand-Saconnex s’est transformé en raison de l’essor urbain et démographique. Il est surtout devenu un nœud d’échange multimodal. Il abrite plus de la moitié de la plateforme aéroportuaire sur son sol, elle aussi traversée par l’autoroute A1 – la première de Suisse – et constitue la tête de ligne de la voie de chemin de fer Genève-Saint-Gall. L’aéroport de Genève était déjà opérationnel en 1919 en tant qu’infrastructure à vocation commerciale, alors que le futur site de Kloten n’était encore qu’une succession de champs, de prés et de vergers.

La modernité de la bourgade du Grand-Saconnex, qui s’est hissée au rang de ville en 2008, ne doit pas faire oublier les traces de son passé. La commune était traversée à l’origine par une artère – toujours appelée l’Ancienne-Route – qui passe par le centre du village historique. Un tram desservait le village à l’époque où les transports par voie ferrée étaient rois dans le canton.

Le renouveau des dessertes de la commune

La desserte de la commune fait l’objet de deux grands projets. Le premier concerne la construction d’une nouvelle artère de contournement appelée route des Nations, fortement imprégnée par des considérations écologiques. L’actuelle route de Ferney sera empruntée par la future ligne de tram et poursuivra son tracé au-delà de la frontière. L’idylle du Grand-Saconnex avec l’automobile a surtout été scellée par la construction – dès 1977 – du nouveau Palais des Expositions (appelé ensuite Palexpo), dont le Salon de l’automobile est le fleuron incontesté. Erigé dans l’ancienne campagne Sarasin, son arrivée sur la commune avait été contestée. Un referendum avait été lancé contre son déplacement de Plainpalais vers le nord du canton. La campagne Sarasin a conservé son aspect champêtre au niveau de son importante partie non bâtie et constitue un magnifique parc d’agrément ouvert au public.

Un territoire en pleine mutation

Une partie de la commune reste occupée par de petites villas individuelles, des terres agricoles assez morcelées (environ 7% de sa surface, principalement des grandes cultures) et de grandes campagnes et maisons de maître. Ces dernières abritent des institutions internationales, comme l’Union interparlementaire qui a son siège dans l’ancienne maison Gardiol, ou encore un restaurant gastronomique pour ce qui est de la villa Sarasin. D’une surface de plus de 5 ha, le parc Sarasin comprend des arbres qualifiés de remarquables.

On trouve aussi plusieurs bâtiments récents abritant des organismes de renom, tels que l’Eurovision, ainsi que l’YMCA (Union chrétienne de Jeunes Gens – ou UCJG en français), mais aussi l’Organisation internationale pour les migrations, le Centre international John Knox, le Bureau international d’éducation (qui dépend de l’Unesco) tout comme plusieurs consulats (Australie, Côte d’Ivoire, Honduras, Portugal, etc.). Sans oublier la Mission du Brésil qui loge dans la magnifique villa patricienne de Mont-Riant, elle-même entourée d’un parc admirablement entretenu avec des essences arboricoles rares et de très grande valeur scientifique.

L’essor urbanistique de la commune doit beaucoup à la construction de grands immeubles situés sur les crêts (quartier de La Tour) ainsi qu’à l’achèvement de récents lotissements, tels que celui des Pommiers, et au remodelage du quartier de la Suzette à vocation commerciale, administrative et résidentielle.

Source : Immoscope, le magazine de la Chambre genevoise immobilièrewww.immoscope-ge.chetwww.cgionline.ch
Rédacteur : Pierre-Henri Bader
Photographe : Magali Girardin
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L’Union interparlementaire

L’Union interparlementaire naquit à Paris en 1889 à l’initiative du Français Frédéric Passy et de l’Anglais William Randal Cremer. Il s’agit de la plus ancienne institution internationale à caractère politique. Elle a contribué à l’émergence de l’Organisation des Nations Unies et de la Cour Permanente d’Arbitrage et compte plus de 160 membres. Elle a établi son siège depuis le 3 octobre 2013 au Grand-Saconnex dans la maison Gardiol, rebaptisée Maison des Parlements. La campagne avait été acquise par Jean-Jacques Gardiol (1851 à 1917) actif dans le commerce de la soie.

Le bâtiment, de style bourgeois, imaginé par l’architecte Marc Camoletti a été rénové en préservant son caractère et son décor original.

« Cette organisation est issue du mouvement pacifiste », rappelle Martin Chungong, Secrétaire général de l’organisation depuis mars 2014. Il précise que le rôle de l’Union est de favoriser les contacts entre parlementaires du monde entier, mais aussi de contribuer à la défense des droits de l’homme et de la femme ainsi que de veiller à un développement durable. « Ce sont les parlements qui sont chargés de contrôler l’action des gouvernements et d’affecter les ressources en vue de leur action sur le terrain ». Ce Camerounais est le premier non européen à tenir les rênes de l’institution. « Aujourd’hui, il s’agit surtout d’apporter notre aide aux parlements des pays en conflit ou en phase de transition démocratique. »

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L’imprimerie du Cachot

Installé dans une ancienne ferme rénovée, l’atelier d’impression doit son existence à l’initiative de deux amis de longue date (depuis l’âge de 5 ans), Nicolas Beroud et Jean-Philippe Marti. Tous deux ont suivi un parcours personnel et professionnel très proche qui a débuté par une formation de micromécanicien. Leur destin bascule dans le cadre de leur activité bénévole au sein d’un mouvement de jeunes. Ils sont alors chargés de réaliser un petit journal et doivent acquérir quelques machines. Ils créent alors un atelier en 1972 au Petit-Saconnex, au sous-sol de la salle communale, dans un espace semi-enterré dont les fenêtres étaient munies de barreaux, autrefois faisant office de prison.

Compte tenu de l’exiguïté de ce local, les machines sont déménagées deux ans plus tard dans l’ancienne ferme achetée par Nicolas Beroud au Grand-Saconnex. Le bâtiment a subi des rénovations pour y travailler dans de bonnes conditions dès le début des années 80.

« Nous n’avions pas l’intention de devenir imprimeurs », nous confie Nicolas Beroud. Et leur chemin de croix n’a pas été sans sacrifices. Un heureux coup du sort les aida à s’en sortir. Ils purent acheter une photocomposeuse – d’une valeur neuve de plusieurs dizaines de milliers de francs – dans une faillite pour 2000 francs. La production s’améliora sensiblement et ils engagèrent deux personnes pour les aider. Actuellement, tout se fait à partir d’un ordinateur. « Il faut suivre le mouvement de la numérisation qui a été initié voici une dizaine d’années », note Nicolas Beroud.

La vie dans l’ancien bourg du Grand-Saconnex leur convient à merveille. Le bruit du trafic s’est beaucoup résorbé depuis que l’Ancienne-Route est en sens unique, ce qui rend leur quotidien plus agréable.

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La villa Sarasin

Erigée par François Paul Sarasin entre 1830 et 1832 sur la campagne éponyme qui était entre les mains de la famille depuis plus de 400 ans, la villa est aujourd’hui propriété de l’ancienne Fondation du Salon de l’automobile, aujourd’hui Palexpo. Cette magnifique bâtisse de style patricien a servi de maison de maître à la famille Sarasin depuis cette date. Elle a aussi abrité le bureau de la commune quand Edouard Sarasin en était maire (de 1871 à 1916, soit pendant 45 ans), puis par François Sarasin, également maire de la commune pendant plusieurs années.

La construction originale n’a pas beaucoup évolué. Une véranda fut ajoutée au sud-ouest de la bâtisse vers 1860 et un fronton accolé à la façade principale au début du XXe siècle. De magnifiques peintures murales ornant l’escalier et l’ancienne salle à manger ont été réalisées au tournant du XXe siècle. La villa peut être louée pour des banquets, réceptions et réunions dans un cadre exceptionnel. Les pièces d’apparat du rez-de-chaussée ainsi que la véranda communiquent entre elles dans une heureuse contiguïté. Le vestibule ainsi que la plupart des salons ont conservé leur cachet d’origine, avec leurs sols et parquets en bois dur, doubles portes panneautées, huisseries, frises et corniches.

On compte au total cinq salles au rez-de-chaussée en plus du magnifique hall d’entrée et de la véranda, huit salons au premier étage et des combles aménagées de manière moderne et fonctionnelle en salon et grand bar pour les cocktails. « C’est vraiment à partir du Salon de l’automobile que la saison commence réellement, mais les salles peuvent aussi être louées à n’importe quel moment de l’année », souligne Jacques Hirzel, responsable commercial du secteur de la restauration de Palexpo. « Avec une exception pour la période du Salon de l’automobile et de certains congrès, quand les salles sont déjà réservées bien à l’avance », précise-t-il.

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Rédacteur : Pierre-Henri Bader
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Florian Vetsch : à l’ombre du temple de l’automobile

Cela fait plus de 50 ans que cet ancien champion automobile – qui avait alors 23 ans – a ouvert son garage– au Grand-Saconnex, sans avoir un sou en poche. La mécanique et le sport automobile ont toujours été ses passions. Cinq ans auparavant, il remporte sa première course au volant d’une 4CV qu’il avait empruntée à son frère. Il n’avait pas encore achevé son apprentissage de mécanicien-électricien, mais son enthousiasme pour les belles mécaniques l’habitait déjà. En 1971, il décroche le Championnat de Suisse des Rallyes, des Courses de Côte et des Slaloms avec une Porsche 911S. Il aligna dans la foulée sept participations aux 24 Heures du Mans et autant dans les rues sinueuses de Monte-Carlo, participa au Paris-Dakar de 1985 et au Rallye d’Egypte de 1999. Il fut également instructeur pilote du Castelet pour l’ACS pendant 29 ans.

Son engagement dans la vie associative et politique ont forgé sa renommée parmi les personnalités férues d’automobiles qui sont devenues ses clients, que ce soit lorsqu’il a pris la vice-présidence de l'Union professionnelle suisse de l'automobile section Genève, occupé le poste de conseiller communal puis celui de maire de Pregny-Chambésy où il habitait, travaillé en tant que pompier de cette commune, rempli les fonctions de député au Grand Conseil de la République, de membre du conseil d’administration des TPG et d’instigateur pendant 20 ans du Salon des voitures d’occasion.

C’est avec beaucoup d’intérêt qu’il a dû voir se construire le Palais des expositions sur la commune, à deux pas de son garage. Il s’est aussi lancé dans un ambitieux projet d’aide aux sportifs en présidant le cinquantième anniversaire du Panathlon Club de Genève avec des proches tels que Marina Picasso, Phil Collins, Yves Rossy, etc.

Il se souvient de ce demi-siècle passé au Grand-Saconnex depuis qu’il y a installé son garage. A plus de 70 ans, il est toujours aussi passionné par son métier. Son enthousiasme est cependant quelque peu terni par sa recherche d’un nouvel emplacement pour son garage. Florian Vetsch est en effet obligé de changer d’adresse prochainement et il n'aimerait pas devoir abandonner la commune.

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