Pratique

Toits végétalisés: le b.a-ba

Devenus plus qu’une simple mode, ces coins de nature sur nos toitures s’imposent par leurs nombreux avantages mais demandent tout de même un brin de réflexion. Voici quelques conseils pour recréer chez soi ces jardins d’un nouveau genre.

Exemple des Plaines-du-Loup à Lausanne
Exemple des Plaines-du-Loup à Lausanne - Mathilde Melsch

LES AVANTAGES DE CES TOITS VERTS

Biodiversité. Ils créent un habitat favorable à de nombreuses espèces sauvages.

Orages. En cas de fortes précipitations, la toiture végétalisée retient, filtre et ralentit le débit d’eau.

Isolation. La couverture végétale réduit les écarts de température et sert d’effet tampon climatique, permettant des économies d’énergie.

Finances. Cela peut coûter moins cher que la rénovation de sa toiture initiale (grâce aux subventions).

Longévité. Ce type de toit a une durée de vie deux fois plus longue qu’un simple toit plat à gravier (grâce à son effet protecteur).

Îlot de fraîcheur. L’évaporation produite par les plantes et le substrat contribuent au rafraîchissement de l’air ambiant.

Esthétique. Ils offrent une plus-value paysagère à cette cinquième façade souvent délaissée.

Pollution. En piégeant, voire en recyclant les poussières et particules fines, ils améliorent la qualité de l’air.

DES CRITÈRES À RESPECTER AVANT DE SE LANCER

- Évaluer la capacité porteuse de la toiture.

- S’assurer d’avoir une pente qui ne soit ni trop faible, ni trop importante.

- Avoir les fonds nécessaires pour en assumer le coût (de 40 à 120 francs le m2), en plus de l’entretien annuel (environ 4 francs par m2).

- Respecter les multiples normes d’aménagement de son canton.

- Obtenir un permis de construire, notamment si la toiture est accessible au public.

QUELQUES CLÉS POUR RÉUSSIR SA VÉGÉTALISATION

De l’épaisseur. En dessous de 8 cm d’épaisseur, le sol se dessèche ou s’inonde rapidement et on finit par n’avoir que les orpins et les mousses. Dans l’idéal, en ville, on préconise au moins 12 cm.

Du granulé. Les racines se développent mieux dans un sol à granulométrie variable. Ce que l’on retrouve dans le substrat d’origine naturelle (pierre, gravier, sable, limon...) et qu’il n’y aura pas dans le substrat industriel.

Des vagues. On recommande de se rapprocher de l’habitat naturel d’un sol en répartissant le substrat de façon irrégulière, parfois à 15 cm d’épaisseur, puis 10, puis 12.

La recette idéale. Un bon substrat est composé à 90-95% de matières minérales (granulométrie variable) et à 5-10% de matières organiques (compost, terreau...).

Des plantes. Afin de favoriser la biodiversité, il est bon de choisir des plantes adaptées à un sol sec et pauvre, qui se débrouilleront sans aucun arrosage ni apport d’engrais. Idéalement, les semis sont à réaliser au début de l’automne, à raison de 0,3 gr/m2.

Une pente. Afin d’avoir un bon fonctionnement hydrique, la toiture doit avoir une pente minimale de 1,5% et peut aller jusqu’à 27% (toiture traditionnelle).

Du temps. La première année de croissance est cruciale pour les plantes qui mettront deux à trois ans pour réellement s’installer.

POUR ALLER ENCORE PLUS LOIN...

De la sécurité. Sauf si la toiture a été pensée comme terrasse ou jardin, la zone peut s’avérer dangereuse, il est donc conseillé d’y installer des dispositifs «anti-chute».

Pas de ruches. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les ruches en toiture ne sont pas optimales pour les abeilles qui subissent les fortes chaleurs en été et une trop forte densité pour une concurrence des ressources florales.

Du photovoltaïque. La présence de végétaux améliore l’efficacité des panneaux solaires. Ces surfaces sont donc propices à leur installation, rafraîchie par les plantes.

Des micro-habitats. Plus les toits sont diversifiés, plus les espèces sauvages se multiplieront. Il peut être intéressant de réaliser un point d’eau par exemple qui abreuvera les insectes ou oiseaux de passage.