Le Groupe Grisoni a démarré son chantier
Le Groupe Grisoni a débuté le terrassement de son nouveau pôle dédié à la construction bois à Vuadens. Une réponse à l’intérêt pour les matériaux durables.
En novembre 2023, la révision du Plan d’aménagement local (PAL) de la commune de Vuadens a été validée en ce qui concerne la mise en zone de la parcelle qui accueillera le futur pôle bois du Groupe Grisoni.
Délivrée en fin d’année dernière, l’autorisation de construire a permis de démarrer les travaux de terrassement. Les futurs bâtiments comprendront notamment les bureaux techniques pouvant accueillir jusqu’à 80 personnes, ainsi que les activités de préfabrication des parois et dalles en bois. La halle de production sera dotée de deux plateaux de 6000 m2 chacun. Une seconde halle est prévue dans un deuxième temps, mais dont la construction ne devrait pas intervenir avant 2027.
Plusieurs dizaines de millions de francs d’investissement
De quoi parle-t-on? «Il s’agira d’une halle industrielle de collage de bois (lamellé-collé) à destination de l’industrie du bois, mais aussi des besoins de notre Groupe», explique Louis Risse, directeur général du Groupe Grisoni.
Alors que la première halle devrait être opérationnelle dès janvier 2026, l’en- semble du site sera quant à lui achevé d’ici à 2030. Cela représentera un investissement de plusieurs dizaines de millions de francs. «Nous sommes en train de développer l’outil de production de la deuxième halle», précise le directeur général. En effet, le temps de fabrication de ces chaînes de machines est relativement long. Il faut compter près de deux ans pour la livraison.
«Pour la première halle, nous disposons déjà d’un joli outil industriel, avec notamment un centre de taille.» Du matériel performant utilisé par les entreprises Dougoud Construction Bois et par Lanthmann Construction Bois, toutes deux rachetées entre 2020 et 2021 par le Groupe Grisoni. Les activités de ces deux entités sont actuellement basées sur cinq sites: Châtel-Saint-Denis, Epagny, Bulle, la Tour-de-Trême et Gumefens. D’ici début 2026, elles seront réunies à Vuadens. Cela représente une soixantaine de collaborateurs. «A terme, nous serons environ 150 sur le site de Vuadens», complète Louis Risse.
Le bois-béton devance le béton
«L’idée est de nouer des partenariats avec des charpentiers ailleurs en Suisse. Plus précisément d’industrialiser le processus de fabrication, puis de livrer les pièces aux clients finaux par l’intermédiaire de charpentiers locaux. Nous parlons de divers éléments semi-finis: de charpentes entières, de dalles, d’éléments de parois», décrit le dirigeant.
«Nous voyons de plus en plus d’éléments mixtes dans la construction (bois-béton). Le potentiel de développement est très important. Le mois passé, nos bureaux techniques ont calculé et dimensionné pour la première fois davantage de surfaces brutes de plancher en bois-béton que purement en béton, ceci principalement grâce à nos activités sur l’arc lémanique.» Autre changement majeur: désormais ce sont aussi les clients privés qui sont à l’origine de cette évolution, alors qu’historiquement, seuls les maîtres d’ouvrage publics étaient sensibilisés à l’usage du bois.
Beaucoup d’acteurs alémaniques occupent déjà le créneau des éléments préfabriqués et mixtes. La construction d’un nouveau complexe scolaire avec une structure en lamellé-collé à Romont confiée à un groupe d’outre-Sarine n’est qu’un exemple récent parmi d’autres. «Ce savoir-faire existe en Suisse romande. Le but est d’offrir une possibilité à nos clients de travailler localement avec du bois de la région.»
L’impact des changements de normes
Louis Risse connaît bien l’univers du bois puisque sa famille détient la Menuiserie G. Risse à La Roche. «L’intérêt pour le bois s’est développé lorsque les normes anti- feu de la SIA ont été modifiées.» En effet, la norme SIA 265 sur les constructions en bois relative aux structures porteuses est entrée en vigueur le 1er janvier 2012.
«Depuis la reprise des entreprises Dougoud et Lanthmann, nous avons presque triplé le chiffre d’affaires des activités bois. Il y a un vrai potentiel.» Par exemple, à la suite d’un concours en entreprise totale, le groupe gruyérien œuvre actuellement sur la construction de nouveaux bâtiments scolaires à Charmey dont les structures et les façades seront entièrement réalisées en bois.