Jardins

À découvrir cet été : le baguenaudier ou arbre à vessies

S’il est un arbuste susceptible d’attirer les regards, c’est bien l’arbre à vessies. Non seulement pour son feuillage, mais aussi pour ses fleurs papilionacées et ses gousses en forme de vessie. Portrait.

Le baguenaudier ou arbre à vessies (Colutea arborescens)
Le baguenaudier ou arbre à vessies en gros plan
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Des origines du sud

Originaire du sud de l’Europe et d’Afrique du Nord, l’arbre à vessies (Colutea arborescens) appartient à la très grande famille des Fabacées qui compte près de vingt mille espèces, parmi lesquelles les haricots, les lentilles, les lupins, la luzerne, l’arachide etc… autrement dit, la famille des légumineuses. Le genre est composé d’une dizaine d’espèces, dont la plus usuelle est la Colutea arborescens, plus connue sous le nom de Baguenaudier arborescent.

Cette étonnante fabacée est une plante de deux à trois mètres de haut, voire plus dans la nature. Elle se rencontre généralement dans les broussailles et les bords de route, dans de nombreuses régions de France où elle pousse spontanément. En Suisse, l’arbre à vessies est également assez répandu en Valais et au Tessin.

Une plante tout-terrain

Le baguenaudier est une plante rudérale. En botanique, une plante rudérale est une plante qui se développe dans les friches, les terrains abandonnés, aux abords des habitations et sur les voies de circulation, en raison de la richesse de ces lieux en azote. L’ortie, par exemple, est aussi une plante rudérale. En d’autres termes, le Baguenaudier est donc une vigoureuse plante tout-terrain que tout invite à entrer dans les jardins. Elle y fera sensation au printemps pour son feuillage aérien, ses fleurs papilionacées, jaunes parfois veinées de rouge-brun, suivies par la formation, légumineuse oblige, de drôles de gousses en vessies, longues de cinq à sept centimètres – les baguenaudes – qui passent du vert jaunâtre avant de virer au rouge en automne, où elles éclatent bruyamment.

Un jeu d’enfant

Pour la petite histoire, ces fameuses « baguenaudes » sont d’ailleurs à l’origine du nom populaire du baguenaudier qui vient du mot provençal «baganaudo», dérivé du latin «baca», signifiant «baie». Quant au verbe « baguenauder », qui signifie «s’amuser à des choses vaines et frivoles», il se réfère aux enfants qui, autrefois, se divertissaient à faire claquer, en les crevant, les gousses gonflées d’air de l’arbuste.

En termes de culture, cet authentique arbrisseau rompu aux conditions les plus rudes, la pollution comme les gelées sévères, est peu exigeant. Il présente non seulement l’avantage d’une croissance rapide, mais aussi le privilége de rester attrayant tout l’été, au moment où les floraisons se sont raréfiées dans les jardins secs. Il peut être cultivé soit en isolé, soit en haies libres, soit en massifs. En revanche, la culture en pot n’est, sur le long terme, pas particulièrement conseillée. Elle peut être envisagée néanmoins, à condition de l’installer dans un grand bac dont la terre devra être enrichie chaque année et les arrosages plus abondants.

S’il est relativement peu connu des jardiniers, le baguenaudier a rencontré en revanche l’intérêt des horticulteurs, qui ont réalisé un croisement entre deux espèces avec des fleurs plus nombreuses et d’un autre coloris. Colutea orientalis est un arbuste buissonnant très rustique aux feuilles vert bleuté et aux fleurs rouge cuivré. Colutea X media est un hybride de Colutea arborescens, l’espèce type, et Colutea orientalis ‘Copper Beauty’, baguenaudier d’Orient, qui offre de juin à septembre des fleurs orangé-brun teintées de jaune.